Bien souvent nous sommes amenés, en tant que praticiens de la concertation, à faciliter des réunions de participation citoyenne dans des situations tendues. Comment trouver cet équilibre entre la mise en oeuvre d'une commande, la prise en compte des craintes et préoccupations des participants et le respect de ses propres convictions autour de l'empathie et du pouvoir d'agir ?
Il n'existe pas de recette miracle bien évidemment, mais peut-être que LE préalable incontournable dans cette situation reste le cadre qui aura été posé entre commanditaire et prestataire d'une part, et entre commanditaire et publics d'autre part. Ce cadre précise l'échelle de temps, les différentes étapes pressenties, la nature de la participation (information, concertation, co-construction...), les acteurs du dialogue et les allers-retours prévus entre habitants et décideurs.
C'est en tout cas autour de ce schéma que Nantes métropole organise la concertation pilotée par AJ Projets & Formation en équipe avec Pauline Durillon et Stéphanie Le Dantec dans le cadre de la construction d'un bassin de stockage-restitution dans un quarter nantais déjà soumis à de fortes pressions immobilières et de très nombreux chantiers.
Dans un premier temps il est nécessaire d'entendre et recevoir les craintes des riverains, de noter les questions et prévoir un temps de réponse. C'est seulement dans un deuxième temps que le groupe pourra franchir l'étape suivante pour aller vers une construction commune d'une contribution citoyenne (émettre des préconisations pour un chantier apaisé et des propositions pour un aménagement futur).
La transparence entre l'ensemble des parties prenantes est un facteur principal dans la création de liens de confiance, préalable indispensable pour mener une concertation citoyenne. Enfin, les habitants doivent avoir le sentiment d'être utiles et entendus. A ce titre, la transformation des contributions citoyennes en pistes d'actions concrètes est centrale pour légitimer la démarche de participation citoyenne.